Cette question à fait l'objet de
nombreuses publications, les unes favorables au nourrissage permanent et
d'autres plutôt opposées.
En février 1999, la revue AVES consacrait un article sur le sujet,
les auteurs P. Leprince et A. Demaret se basant sur des études
scientifiques effectuées aux Etats-Unis et en Europe concluaient que le
nourrissage tout au long de l'année n'était globalement pas négatif.
Adapter la quantité et le type de nourriture distribuée en
fonction de la saison, du climat et des ressources naturelles
disponibles constitue une attitude beaucoup plus raisonnable que de
suivre des schémas généraux.
On peut également s'interroger quant à une distribution permanente ou à
heure fixe. En choisissant de distribuer du tournesol à heure fixe,
pourquoi laisser les boules de graisse et les distributeurs d'arachides
en place. De plus les verdiers et/ou le grosbec voraces
risquent de vider rapidement la mangeoire sans accepter la présence des
mésanges.
Le nourrissage de printemps
Avec l'arrivée des beaux jours, les
rondes de mésanges se disloquent,
les couples se forment, défendent un territoire et délaissent les
mangeoires.
Le nourrissage en période d'élevage:
Le 'nourrissage d'urgence" a été
traité à la page précédente.
Les hivers doux de ces dernières années provoquent. un pic
d'abondance des chenilles de plus en plus tôt et les mésanges qui
ne s'y adaptent pas et pondent trop tard éprouvent des difficultés à nourrir les jeunes.
Proposer une pâtée d'élevage pour les jeunes et une alimentation
énergétique pour les adultes s'avère parfois très utile .En cette
période le tournesol est à proscrire, donné aux jeunes il risque de
provoquer un étranglement
Pour vérifier l'impact de ce décalage l'Institut des Sciences naturelles
de Belgique lance le programme ' ExperiBird' qui, étalé sur trois ans,
permettra à 300 écoles et associations de recevoir le matériel pour voir
et enregistrer l'évolution des couvées ce qui fournira un inventaire de
la situation.
Le nourrissage d'été:
Un nourrissage réduit. peut être envisagé temporairement si l'on
constate une présence autre que les oiseaux nicheurs locaux.
Il constitue un "dépannage " pour les jeunes de l'année
qui doivent assumer mue postjuvénile et des déplacements
erratiques avant la migration.
En juillet 2004 , 49 verdiers juvéniles bagués au
nourrissage à Jupille-sur-Meuse (Photo A) se sont attardés quelques
jours, en août ils étaient tous partis
et l'un d'eux a été contrôlé le 2 novembre à Ferrière soit à 30 km;
Autre surprise, au même endroit un grosbec (Photo B) en plumage juvénile
s'est restauré une huitaine de jours avant de poursuivre
ailleurs son apprentissage de la vie autonome.
En période prémigratoire
et migratoire:
Les migrateurs doivent accumuler une quantité de
graisse en guise de "carburant" comme le montre une fauvette des jardins
baguée aux Awirs le 07-09-2044 qui pesait déjà 27,5
gr alors son poids normal est +/
18gr.
La photo A montre le ventre recouvert d'une épaisse couche de graisse
qui enveloppe les muscles abdominaux, Par des conditions de vol
favorables, elle avait assez "de gasoil" pour parcourir en vol
nocturne au moins 1000 km sans escale
La majorité des granivores parcourent des étapes plus courtes avec des
haltes fréquentes pour se restaurer.
En période
d'hivernage:
Pour les hivernants une augmentation de poids de 15% suffit pour
supporter
quelques jours de disette, la graisse ne constitue pas un facteur
essentielle contre le froid, c'est le plumage qui assure principalement
l'isolation thermique.
En fonction des espèces et du nombre d'oiseaux à nourrir, il convient de
diversifier autant que possible le menu et les emplacements de
distribution sans oublier les abreuvoirs
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