Préambule

Nos oiseaux peuvent-ils encore se nourrir naturellement toute l'année, trouvent-ils encore suffisamment de fruits , de baies tendres et dures, de verdures, de semences, d'insectes ou vermisseaux. dans la nature environnante?
Les informations reprises aux pages suivantes résultent de plusieurs années de nourrissage,
les bricoleurs pourront y trouver des idées pour adapter au mieux cette activité aux impératifs personnels et locaux.

La nourriture naturelle à privilégier
Les glands du chêne ( geai , ramier), les faines du hêtre (ramier, pinson des arbres et du nord), les samares du frêne (grosbec), pommes de pins (bec-croisé), les strobiles de l'aulne (tarin), les graines de bouleau (mésanges, sizerin), les baies d'aubépine (merle et grives), de sorbier  (merle et grives) de cotonéaster (merle), les fruits du rosier botanique (verdier) constituent la partie végétale de l'alimentation de nombreux oiseaux de nos parcs et jardins.

A Geai des chênes B Grive draine

 

C Merle noir

  D Tarin des aulnes E Verdier

     
Le nourrissage artificiel


Seul le nourrissage des oiseaux susceptibles de passer l'hiver dans votre région et d'y nicher nous intéressera .
L'établissement d'un nourrissage leur fournit une assistance temporaire et vous permet de les observer calmement .
L'observation d'espèces courantes  se révèle un apprentissage idéal pour l'ornithologue débutant.
Le nourrissage des oiseaux évoluera avec l'expérience du "nourrisseur" mais au départ il est judicieux de se poser les bonnes questions, l'improvisation risque de conduire à un échec.


Choix de l'endroit du nourrissage artificiel

Si réduit soit-il un nourrissage est toujours utile. Il sera forcément différent en milieu urbain, en milieu rural, en pleine campagne ou en forêt.
Observations préalables et  bon sens sont importants pour en choisir l'implantation, voici quelques remarques utiles mais l'endroit parfait existe-t-il?

A B
 

Chaque espèce d'oiseau adopte un comportement spécifique au nourrissage. Les plus arboricoles préfèrent se nourrir en hauteur, d'autres moins voltigeurs restent plus volontiers au sol mais avec l'habitude  ne dédaignent pas monter d'un étage

(Photo A)

1. Les arbres constituent des postes d'observation, l'oiseau descendra d'étage en étage s'il se sent en sécurité. Les pics, mésanges et sitelles y trouveront  branches et crevasses pour décortiquer les graines de tournesol.
2. La mangeoire fixée sur un piquet métallique s'élèvera à +/- 1,80m, elle est inaccessible au chat et l'épervier aura beaucoup de difficultés à poursuivre un oiseau dans les buissons.
3. Un chat chassant à l'approche viendra le long de la haute haie, en plaçant un treillis de 0,60m de hauteur perpendiculairement à celle-ci, il devra sauter ou  contourner l'obstacle ce qui alertera les oiseaux.
4. Le feuillage des pervenches s'aplatit et ne peut camoufler un chat embusqué espérant bondir sur les imprudents qui récupèrent des déchets au pied de la mangeoire.

5.Bien que la récupération des gaspillages soit malaisée, il faut  maintenir le pied de la mangeoire aussi propre que possible, il est dangereux pour les mésanges de s'aventurer au sol et inutile d'attirer les petits rongeurs.
.6. Le va-et-vient des mésanges attire les granivores, un dépôt au sol sur une dalle en béton plus à découvert pour qu'ils puissent en cas d'alerte s'envoler à la verticale convient parfaitement .

Tous les endroits ne se prêtent pas au nourrissage des colombidés et des petits corvidés, ceux-ci exigent un endroit  dégagé proche d'arbres plus hauts  et avec une distance de fuite plus importante (Photo B).
Ils sont par leur taille moins vulnérables au chat mais une femelle épervier ou un autour reste à craindre et il n'y a guère de protection possible.
 Les oiseaux qui trouvent leur nourriture naturelle au sol ou dans les buissons bas gardent cette préférence (Photo B). Le mode de distribution dépend aussi de la nourriture proposée. Quel que soit celui-ci, le site doit être sécurisé au maximum.

 

Choix du matériel

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1- Mangeoire ( Photo 1-2).  :
Les magasins spécialisés proposent différents types de mangeoires, le modèle "plateau couvert (Photo 1)  existe en deux formats
Cette mangeoire  modifiée par adjonction d'une petite trémie (Photo 2) présente des avantages tout en gardant son esthétique, les graines de tournesol sont accessibles "à la demande"  et la surface du plateau permet  de déposer à l'abri de la pluie des arachides broyées qui seront consommées sur place faute de pouvoir être emportée comme le tournesol.
Le placement de la mangeoire en hauteur sur piquet métallique  convient aux oiseaux qui se nourrissent à mi-hauteur (Photo 3)
Un plateau en toile à moustiquaire monté sous la mangeoire permet de récupérer les graines refusées ou écartées involontairement par les oiseaux, ce plateau réduit le gaspillage.

 

 
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2) Aire au sol (Photos 4-5-6)
L'accenteur mouchet, le rougegorge familier et les granivores  se nourrissent de préférence au sol, il convient d'aménager une dalle  sécurisée par le placement d'un treillis type poulailler à faible distance de l'aire de distribution des graines.  (Photo 4)
Par temps de neige, l'aire de nourrissage peut être surélevée et accueillir en plus des moineaux, des hivernants; verdiers et pinsons du nord  (Photo 5).

3) Importante aire au sol dans un endroit dégagé  (Photo 6)
Les oiseaux de taille moyenne pie, pigeon ramier, geai des chênes se nourrissent au sol et préfèrent un espace dégagé à proximité d'arbres d'où ils peuvent surveiller l'endroit avant que l'un d'eux se décide à venir picorer le maïs mis à leur disposition 
Ils ne craignent guère l'épervier et le prédateur terrestre à peu de chance de les surprendre à découvert

     
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4) Les boules et plaques de graisse.
Les boules de graisse existent en deux tailles, les petites pour les oiseaux "voltigeurs", les grosses sont plus faciles d'accès pour les moins doués en acrobaties (Photos 7-8-)
La confection de plaques graisse ( suif, saindoux, blanc de bœuf) peut-être une activité ludique pour les jeunes, ils en seront remerciés par les étourneaux. (photo 9)

     
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Cette mésange bleue a compris le rôle du plateau sous la boule et consommant les chutes de graines et débris de graisse, elle participe à  la lutte contre le gaspillage

     
     

Les boules de graisse  couramment appelées boules à mésanges peuvent également accueillir le rougegorge et même l'accenteur mouchet.
Il n'est pas courant de voir ces deux dernières espèces se hasarder sur des balancelles. c'est une raison pour pendre une grosse boule dans les branches basses d'un arbre.

5). Nourrissage ponctuel d'urgence.
L'élevage d'une nichée nécessite  la recherche constante d'une nourriture adaptée à l'âge des oisillons. Lors de conditions météo défavorables ceux-ci risquent de subir des carences alimentaires qui se traduisent au niveau du plumage par des barres de croissances.
Les barres de croissance résultent d'un défaut de kératinisation ce qui fragilise les rectrices (Photos 10-11) et/ou les rémiges (Photo 12) au point de provoquer le bris des plumes ce qui constitue un sérieux handicap pour le vol.
La zone  concernée dépend de la grandeur de la plume au moment  de carence et comme toutes les plumes sont affectées en même temps, la queue ou l'aile montre une barre qui les traverse de part en part  (Photo 10-11).

Ce type de nourrissage très spécifique s'adresse à des individus plutôt qu'à un groupe, il convient de proposer une alimentation de secours très énergétique comme la pâtée d'élevage ou les vers de farine
Ces derniers ne sont pas nécessairement distribués aux oisillons, les adultes peuvent s'en nourrir et ainsi réserver les rares proies naturelles aux jeunes, la  pâtée d'élevage est plus indiquée si la pénurie s'avère longue. Pour les nichées suffisamment avancée, il n'est pas rare de voir l'adulte découper le ver, d'en ingurgiter une partie et d'emporter le reste au nid.(Photo14)

 
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